Bonne nouvelle
juillet 29, 2012 § Poster un commentaire
« Nouvelles à ne pas y croire », Fabien Maréchal, éditions dialogues
« Vous pouvez poser votre livre sur le canapé. Vous étirer. Caresser le chat. Manger un carré de chocolat. Et si nous regardions ce qu’il y a à la télé? » L’invitation, l’air de ne pas y toucher, est trompeuse, et la satire de Fabien Maréchal sur le révéré petit écran réussit en un tournemain à humilier la télé et river le cerveau disponible à son bouquin. Il y a d’une part le texte intitulé « pas de nouvelle » où un rédacteur en chef de JT est paniqué de n’avoir pas sa « bonne nouvelle » quotidienne à annoncer entre deux catastrophes… Vous pensez que c’est absurde — et ça l’est — mais cherchez sur Google, vous serez surpris du nombre de pétitions, demandes de quotas (50% de bonnes nouvelles par JT) et autres recettes miracles au pessimisme des Français qui existent sans rire… Et que pèse la bête et déprimante mission d’information, face au volontarisme obstiné, à l’impératif éditorial et commercial de trouver (au moins) une bonne nouvelle par jour?
Ce que la réalité n’a (pas encore…) inventé, Fabien Maréchal l’imagine avec maestria dans la nouvelle intitulée « Récréation ». Dans une émission de télé-réalité qu’on qualifierait de créative, adoptant le ton poissonnier et les chaleureux encouragements du public du « jeu des 1000 euros », un candidat genre « maillon faible » se démène pour dénoncer toute sa famille et l’envoyer en camp de rééducation à Pontoise. Toutes les nouvelles sont dans cette veine: méchant, pervers, à se tordre de rire: jetez-vous sur le premier livre de Fabien Maréchal!
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